Un rendez-vous du souvenir empreint d’émotion et de recueillement (photos Serge Fournié).
Le destin tragique d’Auguste Cathala, assassiné le 23 mai 1944 par l’occupant nazi à la ferme du Roudié, a été évoqué dimanche 27 mai au pied de la stèle érigée par les FTPF. Une journée du souvenir à laquelle ont pris part aux côtés de Jacques Laffont, maire de Montjardin, les anciens combattants et leurs porte-drapeaux, Louis Arcizet (Prisonniers de guerre et déportés), Manuel Montoro (Anacr), François Grauby (Rhin et Danube), René Authier (Fnaca) et Casildo Sanchez (Guerrilleros Espagnols-FFI). A leurs côtés, la famille d’Auguste Cathala, les élus, René Chort président départemental de l’Anacr, Charles Biart, Gérard Couteau président de la Fnaca, et l’ensemble vocal Eissalabra.
En rappelant les circonstances de la sinistre expédition menée par une colonne allemande venue de Carcassonne, guidée par six miliciens jusqu’à la ferme de la Famille Cathala (Les Vinsous), Jacques Laffont a remémoré les dernières heures d’un enfant de Montjardin âgé de 19 ans. Ce dernier, sommé de conduire l’occupant nazi jusqu’à la ferme du Roudié, remontera l’étroite vallée du Chalabreil, résolu à tromper ses futurs bourreaux, et à sauver les résistants du Maquis Faïta, remisés sur les hauteurs de Montjardin. En empruntant le chemin le plus long, Auguste Cathala réussira à alerter les compagnons de Michel Riffaut et Paul Alcantara, mais il sera alors torturé et mutilé avec une indescriptible sauvagerie.

Après une minute de silence et de recueillement, la chorale « Eissalabra » dirigée par Edouard Garcia a offert une émouvante interprétation du Chant des Partisans (photo ci-dessous). Jacques Laffont concluait la cérémonie en remerciant la nombreuse assemblée venue perpétuer le souvenir d’Auguste Cathala, martyr de la Résistance.



Après le dépôt des gerbes, Jacques Laffont évoquait la chronologie des événements qui allaient précipiter le destin du fils aîné de Marius et de Marie Cathala, âgé de 19 ans. Harcelé par ceux qui seront bientôt ses bourreaux et qui le poussent sur le chemin devant les conduire jusqu’aux résistants, Auguste Cathala sait qu’il faut gagner du temps. Il choisira d’abord d’ignorer le chemin le plus court, puis, arrivé dans une clairière, il signale sa présence. Ainsi alertés, les membres du maquis « Faïta », établis dans la ferme du Roudié, échapperont aux griffes d’une colonne allemande, appuyée par la milice de Chalabre. Auguste Cathala subira l’acharnement et la barbarie de la horde, supplicié et mutilé, il sera abandonné dans la ferme incendiée. La veille, dans la ferme des « Vinsous », Auguste Cathala avait partagé le repas familial avec Paul Alcantara, André Riffaut, Lolo Mazon, et l’imminence d’un débarquement avait été évoquée.
Auguste (debout à gauche) était l'aîné des dix enfants de Marius et Marie Cathala.
Jacques Laffont a évoqué la tragique journée du 23 mai 1944.